UrbanEra (Bouygues Immobilier), est le premier opérateur urbain privé à obtenir la labellisation BBCA Quartier. Le quartier labellisé, Seine Parisii, est un projet de reconversion d’une friche en un quartier à vivre, avec des avantages environnementaux et économiques. Une démarche et un projet à découvrir en détail avec Yann Aubry, Directeur général d’UrbanEra et immobilier commercial de Bouygues Immobilier.

  

Qui êtes-vous ? Quel lien entre UrbanEra et Bouygues immobilier ?

Yann Aubry. UrbanEra est l’opérateur urbain de Bouygues Immobilier. Depuis plus de 10 ans, nous intervenons sur l’ensemble du territoire national pour concevoir et réaliser une nouvelle génération de quartiers mixtes et décarbonés. En construisant de façon plus durable, nous répondons aux problématiques des collectivités comme des futurs usagers en termes de mobilité et de services tout en faisant la part belle à la réintroduction de la nature dans nos villes.

Nous veillons à proposer une programmation équilibrée où logements, commerces, bureaux, activités, services et loisirs se mêlent harmonieusement. Nous appréhendons les nouveaux modes de consommation et leur intégration pour proposer des quartiers dynamiques et attractifs avec des espaces publics animés et des rez-de-chaussée vivants. Un écoquartier UrbanEra est régit selon les principes d’organisation de la ville du quart d’heure.

 

Bouygues immobilier est un pionnier du bâtiment bas carbone. Le changement d’échelle du bâtiment au quartier, qu’est-ce que cela change ?

Yann Aubry. L’engagement de Bouygues Immobilier en faveur de la décarbonation date d’il y a plus de 15 ans avec la livraison du premier bâtiment de bureau à énergie positive en 2011 (Green Office à Meudon) et avec la labellisation du premier écoquartier en 2012 (Ginko à Bordeaux). Depuis trois ans, nous figurons dans le Top 3 du palmarès BBCA des promoteurs.

Pour décarboner la ville, l’échelle de l’aménagement est fondamentale : si 40% des émissions de CO2 sont liés à la fabrication, 60% sont liés aux usages des habitants. Notre impact sur la décarbonation en tant qu’opérateur urbain est indéniable car, à l’échelle du quartier, nous pouvons agir concrètement sur les habitudes et les modes de consommation des futurs habitants (accessibilité simple et rapide à pied et renforcement des mobilités douces, choix des commerces, implantation des services, écoles, crèche, …). La pratique d’une ville décarbonée c’est une ville où la voiture n’est pas bannie mais sa place y est réduite pour favoriser les autres usages et modes doux.

Au sein de l’écoquartier fluvial Seine Parisii, nous avons fait bouger les lignes pour nous inscrire dans une démarche environnementale encore plus vertueuse. Le travail mené sur l’intensité d’usage et le choix des commerces a notamment permis de réduire l’empreinte carbone des habitants à moins de 7 tonnes.

 

Pouvez-vous nous parler du projet Seine Parisii ?

Yann Aubry. Seine Parisii c’est un quartier à haute qualité d’usages qui prend vie en bord de Seine à Cormeilles-en-Parisis (95), sur une friche industrielle, en lieu et place d’une ancienne cimenterie. Pensé en lien étroit avec l’agence de l’architecte-urbaniste Xavier Bohl, il sera composé d’un port de plaisance de plus de 100 anneaux, d’environ 1 200 logements dont 30% de logements sociaux, d’environ 20 boutiques, et restaurants, d’une moyenne surface, d’un groupe scolaire de 12 classes, d’un centre de loisirs et d’une crèche de 60 berceaux.

Ce quartier sera traversé, en bordure de Seine, par une véloroute (reliant Paris au Havre), une nouvelle route paysagée reliant le quartier au reste de la ville intégrant les mobilités douces et permettant la desserte locale du quartier par une ligne de bus plaçant ce quartier à moins de 30 minutes du quartier d’affaire de la Défense. 4 hectares d’espaces verts viendront l’agrémenter pour le plaisir de tous, ainsi qu’un parking visiteurs de 240 places.

Une première partie du quartier, constituée de 750 logements sera livrée principalement au premier semestre 2025 avec plusieurs aménités (école, crèche et port). Les premiers commerces ouvriront dans le courant de l’année 2025 et la livraison complète du quartier est prévue à horizon 2030.

 

En quoi cette opération est remarquable pour ses caractéristiques bas carbone ? 

Yann Aubry. Je le précisais plus haut, Seine Parisii, c’est la reconversion d’une friche en un quartier à vivre. Ce mode d’intervention présente des intérêts environnementaux et économiques évidents à la fois via la dépollution, le réemploi des matériaux et la valorisation de la biodiversité. C’est un formidable démonstrateur de la recomposition de la ville sur la ville. Repenser, transformer, donner une seconde vie à un site devenu obsolète, c’est la raison d’être d’UrbanEra.

Pendant la phase intense des travaux, ce sont près de 200 camions par jour qui ont été évités grâce à une gestion 100 % fluviale des évacuations par barges de 4 000 tonnes en rotation journalière (environ 62 300 m3 de terres ont été évacués) ; 100 % des matériaux issus de la démolition ont été valorisés et réemployés sur le chantier en plateformes de stockage et voirie.

100 % des matériaux issus de la démolition ont été valorisés et réemployés sur le chantier en plateformes de stockage et voirie.

Ce site entièrement imperméable initialement accueille désormais 4 hectares d’espaces verts qui prolongent les continuités paysagères et écologiques des berges (limitation de la pollution lumineuse, implantation de revêtements en pavés de couleur claire pour limiter l’absorption de chaleur en période estivale et drainant pour infiltrer les eaux de pluie, haies bocagères, franges arbustives…). Environ 450 arbres plantés, 2 parcs 100% perméables… offrant un bel îlot de fraîcheur. Les mobilités moins carbonées sont favorisées grâce à la vélo route, et la desserte en transport en commun par une ligne de bus pour relier la gare de Sartrouville et celle de Cormeilles-en-Parisis.

Enfin à l’échelle des bâtiments, une conception bioclimatique a été favorisée, avec l’utilisation de matériaux décarbonés comme le béton à plus faible empreinte carbone ou encore la pierre de taille qui possède des qualités de régulation thermique inégalable.

 

En quoi ce projet va-t-il faire évoluer vos manières de concevoir et produire vos quartiers à l’avenir ?

Yann Aubry. Sur les prochaines phases de Seine Parisii, de nouvelles sources d’énergies seront étudiées, telle que la géothermie qui présente l’avantage de produire du chaud l’hiver et du frais l’été.  Et nous envisageons d’augmenter le niveau de services offerts aux habitants par l’installation d’acteurs supplémentaires dans les rez-de-chaussée des bâtiments à venir.

D’ici 2030, notre ambition est d’atteindre 5 tonnes par habitant quand les prévisions nationales sont à 6 tonnes. Pour y arriver, nous allons continuer à intervenir sur d’autres friches industrielles, économiques, ou commerciales afin de concevoir, avec les territoires, des nouveaux lieux de vie plus durables. Nous mettrons toujours l’usager au cœur de notre démarche de conception de manière à optimiser chaque espace pour qu’il soit utile à différents moments de la journée ou de l’année. Cela permet d’améliorer l’intensité d’usage. Nous allons aussi continuer à concevoir de manière résiliante : c’est ce que nous avons fait avec Xavier Bohl car nous savons que son architecture traverse les époques. Enfin, nous privilégierons des modes de construction à inertie lourde comme peuvent être la pierre ou le béton bas carbone, des espaces de natures ouverts et perméables et des parkings en sous-sols évités.

Aller toujours plus loin pour décarboner à la fois la fabrique de la ville et les pratiques des riverains, voilà notre ambition.

D’ici 2030, notre ambition est d’atteindre 5 tonnes par habitant quand les prévisions nationales sont à 6 tonnes.

Vous êtes parmi les premiers lauréats du label BBCA Quartier, qu’est-ce que cela représente ?

Yann Aubry. UrbanEra est le premier opérateur urbain privé à obtenir la labellisation BBCA Quartier et nous en sommes très fiers. Cette distinction vient récompenser notre engagement en faveur de la conception de lieux de vie moins carbonés et contribue à la trajectoire de décarbonation de Bouygues Immobilier validée par la SBTi en 2023.  C’est une fierté mais aussi responsabilité : cela nous oblige d’une certaine manière pour les projets futurs, mais nous sommes prêts à relever ce défi !

 

Comment le label BBCA Quartier se positionne dans votre démarche bas carbone ? En quoi cela peut-il inspirer ceux qui hésite à s’engager ?

Yann Aubry. Depuis 2021, dans la définition de notre stratégie bas-carbone, nous avons mis au point un configurateur avec notre partenaire Elioth (filiale d’Egis) pour mesurer l’empreinte carbone du quartier et de ses habitants dès la phase conception des projets.  Le bureau d’Etude Carbone 4 a également été associé afin de nous aider à paramétrer les « bons critères d’analyse » d’une emprunte carbone. Tout au long de l’année 2022, UrbanEra a participé à l’élaboration du référentiel du Label BBCA Quartier et en 2023, nous nous sommes inscrits en phase de Spécification du Label. Certains cahiers des charges étaient déjà rédigés mais nous avions encore une marge de manœuvre pour la deuxième phase. Cette labellisation nous a poussé à aller encore plus loin sur notre acte de construire bas carbone, notamment sur les volets énergie et matériaux pour au moins 4 lots.

 

Avez-vous un mot de la fin ?

Yann Aubry. Une pensée pour toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs d’UrbanEra, pour nos partenaires, tous engagés afin de penser, imaginer, construire et livrer des quartiers agréables à vivre, qui contribuent à réparer la planète, tout en étant beaux. UrbanEra prétend réconcilier les ambitions environnementales avec le bien-être des habitants et l’esthétique d’une ville désirable. Enfin, cette volonté d’amélioration constante est motivée par notre désir de répondre aux besoins de nos clients et de leur offrir une meilleure qualité de vie. Nous nous réjouissons d’accueillir prochainement les premiers habitants de Seine Parisii et d’ouvrir le quartier sur la ville pour que les Cormeillais, les plaisanciers, les visiteurs ou encore les salariés du secteur, profitent de ce quartier au parfum de vacances !

 

Pour en savoir plus du l’opération Seine Parisii, découvrir le programme et les leviers bas carbone, c’est par ici.