L’un des points les plus cruciaux de la conférence concernait le montant des financements que 23 nations développées et l’Union européenne devraient allouer aux pays en développement. L’accord de Bakou stipule « au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 ». Certes, ce montant est trois fois supérieur à celui convenu lors de la COP15, qui prévoyait 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025. Il est en revanche très loin des 1 000 milliards estimés par les experts de l’ONU.
Par Sandrine Legrand-Diez, responsable des Grands Débats BBCA du SIBCA, journaliste
> France Info propose une synthèse de ce qu’il faut retenir « COP29 : on vous résume ce que contient l’accord signé à Bakou » > Lire l’article
Décevant, échec, trop faible, scandale, … La déception est quasi unanime
> « COP29 : un deal à 300 milliards, est-ce assez ? » interrogent Les Échos. Cette somme, bien que considérable, est perçue comme un remboursement d’une dette climatique historique due aux émissions passées des pays industrialisés. De plus, en tenant compte de l’inflation et de la croissance économique, cet effort représente seulement 7 % de plus que les engagements précédents. > Lire l’article
> « Cette promesse de 300 milliards d’euros, ajustée à l’inflation, revient à la même chose que celle de la Cop15 de Copenhague, en 2009. C’est très décevant. Cet accord est grossier, insuffisant. C’est un affront au principe même de la Convention sur le climat » déclare Anabella Rosemberg, experte des politiques environnementales et climatiques auprès du Climate Action Network international à Ouest France. > Lire l’article
> Dans l’Huma, Marion d’Allard livre un éditorial qui peut être résumé en une phrase « Le monde a échoué hier à Bakou ». Elle donne rendez-vous à Busan, avec l’espoir de voir l’élaboration d’un traité mondial de lutte contre les pollutions plastiques se concrétiser. > Lire l’article
> Radical, Bon Pote propose un titre sans appel « Synthèse de la COP29 : “un crachat aux visages des nations vulnérables” ». Le média n’est pas totalement négatif « Soyons clairs sur une chose : il est faux de dire que les COP ne servent à rien » mais exprime une forme de scepticisme, regrettant « Un fossé énorme entre les engagements des Etats et ce que nous devrions faire pour respecter l’engagement de l’Accord de Paris. » > Lire l’article
> Le Point rappelle que l’accord est qualifié d’« affront » par Tina Stege, émissaire des îles Marshall. Il souligne aussi la déception des Européens qui visaient « plus d’ambition sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, ne retrouveront pas non plus dans le texte la création du dispositif d’un suivi annuel des efforts de transition hors des fossiles (charbon, pétrole, gaz) qu’ils espéraient ». La question est de savoir qui sort vainqueur de l’accord de Bakou ? « Les pays pétrogaziers » répond l’hebdomadaire du jeudi. > Lire l’article
> Il est curieusement peut fait cas des objectifs de réduction de gaz à effet de serre et des limites de réchauffement partagées à Bakou. Heureusement, le site des Nations Unies propose un article de synthèse complet et chiffré. « L’accord de financement conclu lors de la COP 29 intervient alors que des plans d’action climatique nationaux (les contributions déterminées au niveau national ou CDN) plus ambitieux doivent être remis par tous les pays l’année prochaine. Ces nouveaux plans doivent couvrir tous les gaz à effet de serre et tous les secteurs, afin de maintenir la limite d’un réchauffement de 1,5°C à portée de main. » > Lire l’article
En marge…
> RFI s’empare d’un sujet qui pourrait passer pour anecdotique. Dans un article « Quatre pays neutres en carbone lancent le G-Zero et demandent une reconnaissance officielle », le média salue le club des 4 constitué par le Bhoutan, le Suriname, le Panama et Madagascar. Ces pays, neutres ou négatifs en carbone, ont lancé mardi 12 novembre l’alliance G-Zéro pour obtenir un statut officiel et des fonds pour maintenir leur neutralité « pour toujours ». > Lire l’article
> Reporterre prend une forme de tangente. Selon l’enquête de Reporterre et du collectif Mémoire vive « Les vols en jets privés explosent pendant la COP 29 », 126 jets privés de grandes entreprises et de gouvernements ont atterri à Bakou lors de la 1re semaine de la COP29. « Le sommet mondial sur le climat illustre un paradoxe criant : les responsables de la crise climatique y convergent à bord des moyens de transport les plus polluants ». > Lire l’article
Décevant mais utile, quelques avancées à retenir
> Le premier quotidien de France tente toutefois de rassurer « Tout n’est pas à jeter dans la mauvaise Cop29 : trois avancées à retenir de Bakou ». > Lire l’article
> Dans Le Monde, le sociologue Stefan Aykut porte un regard positif, considérant que, malgré un accord a minima et l’obstruction des pays pétroliers, la conférence climat a montré que le multilatéralisme n’est pas mort : « Les COP font partie des barrages contre la tempête populiste qui déferle sur la planète ». > Lire l’article
> Les Échos proposent un décryptage « COP29 : un accord pour reprendre en main le marché des crédits carbone » sur l’accord accord qui régule le marché des crédits carbone, pour les acteurs privés et les entreprises d’une part, et entre États d’autre part. Un accord conclu après 10 ans de négociation ! « Une avancée très attendue par les Etats-Unis et certains pays du Sud qui devrait débloquer des fonds importants pour les pays en voie de développement. » > Lire l’article
> Interrogée par le quotidien économique Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique déclare : « Sans les COP, nous serions sur une trajectoire de réchauffement de 5 degrés ». > Lire l’article
> Dans un entretien donné au Figaro, Agnès Pannier-Runacher regrette toutefois un accord « décevant », même si elle relève « plusieurs avancées ». «En revanche, sur l’atténuation, aucun texte n’est adopté, ce qui envoie un message très négatif et marque un vrai échec pour cette COP29», souligne la ministre. « Nos espoirs se portent désormais vers la COP30 qui sera présidée par le Brésil», a-t-elle affirmé. Elle a par ailleurs réitéré que la France restait « fortement engagée sur la solidarité avec les pays en développement, avec 7,2 milliards d’euros de financements climat en 2023, dont de 2,8 milliards sur l’adaptation, soit près de 10% de la finance mondiale sur l’adaptation ». > Lire l’article