Les temps forts qui ont marqué l’année vus par les administrateurs BBCA

« Quel fait marquant retenez-vous de 2024 ? » C’est la question que nous avons posée aux administrateurs de l’Association BBCA. Leur réponse pouvait concernée une opération immobilière, une innovation, une personnalité, un livre, un article, … ou tout autre initiative publique ou privée agissant en faveur de la décarbonation.

Volet 1 de la rétrospective 2024 avec Emmanuelle Baboulin, Emmanuel Desmaizières, Laurent Girometti, Sébastien Guézet, Alexandre Labasse, Astrid Weill.

Emmanuelle Baboulin

(ex) Directeur de la Foncière Tertiaire, Icade

JO Paris 2024 : réduction de l’empreinte carbone réussie !!

Paris 2024 s’était donné pour objectif de diviser par deux les émissions carbone des Jeux de Paris par rapport à la moyenne des éditions de Londres de 2012 et Rio de 2016. Une forte ambition, louable, d’autant que toutes les émissions directes et indirectes incluant le déplacement des spectateurs ont été comptabilisées.

Le « Éviter Réduire Compenser » a été travaillé avec rigueur et dans le bon ordre pour la construction, les aménagements, l’énergie, la restauration, la politique achats et le financement de 4 projets forestiers.

Même l’immeuble siège de Paris 2024 avait été choisi pour sa grande qualité environnementale : l’immeuble Pulse à Saint Denis en structure mixte bois béton, doté d’un pilotage énergétique centralisé et précurseur en réemploi de matériaux est évidemment labellisé BBCA.

Saluons le résultat, que l’ambition et la méthode soient inspirantes !!

Emmanuel Desmaizières

Directeur général de Bouygues Immobilier

Lancement du label BBCA quartier et labellisation du quartier Seine-Parisii développé par UrbanEra, l’opérateur urbain de Bouygues Immobilier

En 2024, Seine Parisii est devenu le premier quartier privé à obtenir la labellisation BBCA quartier. C’est une véritable reconnaissance du travail engagé par l’ensemble des équipes d’UrbanEra et de Bouygues Immobilier pour mesurer et valoriser les pratiques bas carbone exemplaires, à l’échelle du quartier. Future Marina en bord de Seine, dessinée par l’architecte urbaniste Xavier Bohl, Seine Parisii accueillera dès le printemps 2025 ses premiers habitants et à terme 1 200 logements, des commerces et restaurants, un groupe scolaire, une crèche, un port de plaisance, le long de 800 mètres de rives de Seine et autour de 4 hectares d’espaces verts et de plans d’eau. Dès la conception, la question de la réduction de l’empreinte carbone s’est posée à l’échelle du quartier. Pendant les travaux, ce sont près de 200 camions par jour qui ont été évités grâce à une gestion 100 % fluviale des évacuations par barges ; 100 % des matériaux issus de la démolition ont été valorisés et réemployés. Le quartier a été conçu de façon bioclimatique, les bâtiments en béton à plus faible empreinte carbone et en pierre de taille. Enfin, la création d’une vélo-route et d’une nouvelle ligne de bus favorise les mobilités douces. Le travail mené sur l’intensité d’usages et le choix des commerces a ainsi permis de réduire l’empreinte carbone des habitants à 7 tonnes quand la moyenne nationale est actuellement à près de 10.

Laurent Girometti

Directeur Général, EpaMarne – EpaFrance

L’année 2024 a été marquée par des épisodes climatiques intenses en France, affectant les territoires ruraux comme urbanisés. Et cette nouvelle année semble déjà franchir un pas supplémentaire au regard des évènements qui se déroulent actuellement à Los Angeles.

En qualité d’aménageurs publics, EpaMarne-EpaFrance poursuivent leurs efforts pour promouvoir des aménagements urbains plus verts, moins énergivores, et résilients face aux dérèglements climatiques.

En 2024, le label BBCA (Bâtiment Bas Carbone) Quartier a distingué les premiers projets urbains à faible empreinte carbone. Avec une approche à l’échelle du quartier, il encourage le développement d’opérations où les bâtiments à faible consommation d’énergie côtoient des solutions écologiques globales (transport, énergie, modes de vie…) pour une gestion durable des ressources.

Avec l’obtention du label BBCA Quartier, en 2024, pour la ZAC des Hauts de Nesles, situées à Champs-sur-Marne, ce sont le travail des collaborateurs et l’implication de l’ensemble des partenaires qui ont été récompensés. Cette opération intègre des bâtiments à faible consommation d’énergie, des matériaux à faible empreinte carbone, une gestion optimisée de l’eau et de la biodiversité, ainsi que la promotion des mobilités douces. Cette labellisation BBCA Quartier illustre la volonté d’EpaMarne-EpaFrance de mettre en œuvre une stratégie bas carbone ambitieuse, alliant innovation, performance environnementale et qualité de vie pour les habitants.

Formulons le vœu, qu’en 2025, par ses actions de sensibilisation et de certification, l’association BBCA continue de jouer un rôle clé dans l’accompagnement des acteurs de l’aménagement urbain en matière de bonnes pratiques.

Sébastien Guézet

DGA Performance et Stratégie Woodeum x Pitch Immo

Dans un environnement de plus en plus complexe, où il est demandé de concilier enjeu économique et enjeu environnemental bas carbone, l’année 2024 marque une étape importante avec les deux premières labellisations « Label Bas Carbone  » attribuées par le ministère de la Transition. A partir de la méthode Label bas carbone – Bâtiment Neuf biosourcée développée par l’Association BBCA, il est désormais possible de valoriser le stockage carbone longue durée des matériaux biosourcés utilisés dans la construction de bâtiments en financements additionnels pour le projet.

Cette reconnaissance par les autorités publiques de crédits carbone pour le bâtiment neuf constitue un signal fort. Si, aujourd’hui, ce financement reste marginal compte tenu du prix du carbone, il pourrait significativement évoluer à la hausse avec l’évolution de ce prix et générer des financements complémentaires permettant de  renforcer la recherche de solutions bas carbone, et  d’accélérer la décarbonation du secteur immobilier français.

Alexandre Labasse

Directeur général, Atelier parisien d’urbanisme

2024, Première démonstration de l’efficacité réelle des rénovations énergétique dans l’habitat collectif

L’analyse inédite des consommations réelles d’énergie des logements parisiens avant et après rénovation énergétique a quantifié, pour la première fois en 2024, l’impact positif des travaux Plan Climat. Contrairement aux résultats décrits en Allemagne ou au Royaume-Uni, l’étude parisienne, menée par l’apur sur 9162 logements, ne décrit pas d’effet rebond, soit une augmentation des consommations constatées ailleurs.  Elle fait ressortir une économie d’énergie annuelle moyenne de l’ordre de 28%, avec des écarts de baisse variables de 18% à 31% selon les opérations. Par habitat, cela correspond en moyenne à une consommation évitée de 2236 kWh/an, soit une économie annuelle de 200 à 450 € et par ménage selon l’énergie de chauffage. En considérant seulement l’année 2023, durant laquelle des politiques de sobriété ont été engagées par les bailleurs Elogie-Siemp, Paris Habitat et RIVP, la baisse moyenne observée atteint même -34 % par opération.

Sur l’ensemble du panel la réduction estimée des émissions des gaz à effet de serre est de – 4 900 tonnes de CO2/an !

Puisse 2025 intensifier la dynamique des travaux de rénovations énergétiques et s’inscrire dans les même dynamique de gain carbone.

Astrid Weill

Directrice Générale, Groupama Immobilier

Publication du guide pratique « Vers des villes low-tech » pour les acteurs de la fabrique urbaine, piloté par Paris&Co accompagné de Groupama Immobilier, BNP Paribas Immobilier, SNCF Immobilier, Eiffage, GRDF et avec la participation de plus de 30 entités du BTP et de l’Immobilier.

C’est un outil accessible et opérationnel, pour passer de quelques pilotes à une démarche systématisée.

Il ne s’agit pas de promouvoir un rejet de principe de la technologie, et encore moins de l’innovation, mais de replacer celles-ci en tant que moyens et d’en questionner l’utilité et l’efficience. Au terme « Low-Tech », il est peut-être d’ailleurs préférable de parler de « Fair-Tech » ou de « juste technologie » pour revenir à une conception plus essentielle, empreinte de bon sens et de juste mesure au service du besoin réel des usagers.