Dès 2015, dans le sillon de la Cop 21, l’Association BBCA a mobilisé les professionnels pionniers du secteur pour développer la connaissance et les pratiques de construction bas carbone qui ont vocation à se généraliser avec l’injonction règlementaire (RE2020). Les investisseurs immobiliers, quant à eux, ont un rôle clef à jouer dans la décarbonation de l’immobilier. Retour sur la 3è édition du Baromètre bas carbone dans l’immobilier 2024 réalisé par Business Immo en partenariat avec le SIBCA, enquête sur les stratégies bas carbone adoptées par les grands propriétaires immobiliers de l’hexagone.

 

La généralisation du critère carbone pour la gestion du portefeuille immobilier

Au-delà de la performance financière, le critère carbone devient un élément central dans l’évaluation de la performance d’un actif immobilier pour les propriétaires immobiliers.

En 2024, une majorité écrasante de 85,7% des investisseurs ont intégré la réduction de l’empreinte carbone à leurs stratégies d’allocation de capitaux et de gestion d’actifs (contre 77,5% en 2023). La part des investisseurs qui sont en cours seulement d’élaboration d’une stratégie de réduction de leur empreinte carbone s’est réduite de moitié à 11,4% (vs 22,5 % en 2023). 2,9% d’entre eux n’ont rien engagé encore.

88,6% des investisseurs ont adopté une cible pour cette réduction. La neutralité carbone à horizon 2050 demeure l’objectif le plus populaire pour 31,4% d’entre eux tandis que 11, % se sont engagés à l’atteindre dès 2040 et 14,3% en 2030. Seulement 11,4% des répondants n’ont toujours pas adopté de cible en matière de réduction carbone (contre 15% en 2023 et 26,5% un an plus tôt).

La performance des actifs devient un moteur important de l’engagement environnemental, avec un quart des investisseurs soucieux d’assurer la liquidité de leurs actifs. 14,3% sont motivés par les demandes de leurs clients locataires, ce qui montre le développement de la maturité sur ce critère chez le client final. L’influence des évolutions réglementaires est également devenue beaucoup plus importante cette année (31,4% vs 5% en 2023).

Les certifications environnementales sont jugées « très importantes » ou « importantes » à plus de 94% ! La certification Breeam s’impose pour 97 % des répondants. Le label BBCA est visé pour 38,2% des investisseurs interrogés. C’est une très belle troisième place et une reconnaissance des labels de l’Association BBCA qui sont devenus rapidement des références pour la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre en moins de 10 ans d’existence, notoriété et fonction également reconnues par le public des investisseurs en cohérence avec la montée en puissance de leurs enjeux carbone.

L’empreinte carbone, facteur déterminant lors de l’acquisition ou de la cession

Lors d’une acquisition, l’empreinte carbone d’un bâtiment est jugée « très importante » ou « importante » par plus de 77% des répondants.

Les certifications environnementales sont également considérées comme « très importantes » ou « importantes » par plus de 71%. Breeam est le label le plus recherché (96,8%), suivi de HQE (54,8%), et BBCA (29%).

11,3 % des investisseurs envisagent de céder leurs actifs ne répondant pas à leurs objectifs bas carbone à court terme, 28,6 % à moyen terme et 28,6% à long terme.

Signalons que la notion de décote brune continue de s’imposer auprès des investisseurs. Au moment d’acquérir ou de céder un actif, une décote brune est prévue pour 72% des répondants, avec des niveaux compris entre (-5%) et (-25% et plus).

La mise en œuvre de la transition bas carbone

La rénovation des bâtiments existants constitue un levier encore plus prioritaire pour 74,3% des investisseurs (vs 60% en 2023). Rappelons que le label BBCA Rénovation » qui permet de valoriser une rénovation bas carbone exemplaire est également en forte progression (en stock : 1,3 millions de m2 engagés ou déjà labellisés – +90% vs 2023).

Interrogés sur le volet matériaux, les investisseurs citent plusieurs piliers de la construction bas carbone parmi lesquels le bois (38, %) ainsi que le béton bas carbone à égalité.

La principale difficulté rencontrée par les investisseurs est le manque de normes communes à toute la filière (40 %), suivi par un nombre insuffisant d’indicateurs de mesure, un accès difficile aux produits et aux matériaux nécessaires, ainsi qu’un manque d’expertise et de conseils extérieurs. Des freins qui ont toutefois d’ores et déjà été levés par les pionniers du secteur, à l’instar des adhérents de l’Association BBCA.

Il convient désormais de propager ce mouvement au plus grand nombre ; c’est dans cette optique que l’Association BBCA vient de lancer le MOOC « Immobilier bas carbone : enjeux et leviers d’action pour les décideurs » à retrouver sur le site de l’Association BBCA.

Stanislas Pottier, Président de l’Association BBCA, déclare dans le magazine BIG de Business Immo sur le Défi bas carbone d’octobre 2024 présentant le Baromètre : « Je n’ai pas de doute que le carbone soit intégré à la comptabilité générale. Dans un contexte de marché très difficile, il y a forcément une concentration de la demande sur des actifs de qualité. Quand on parle aujourd’hui d’actifs de qualité, on se doit d’inclure la capacité des actifs à répondre aux exigences de décarbonation dans les décennies qui viennent ».

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> Pour visionner le replay de la conférence consacré au Baromètre lors du SIBCA, c’est par ici.

> Pour consulter le Baromètre, suivez c’est par là.

> Pour découvrir le MOOC BBCA « Immobilier bas carbone : enjeux et leviers d’action pour les décideurs », cliquez ici.

 

A propos du Baromètre bas carbone dans l’immobilier 2024

À l’occasion du SIBCA, Business Immo publie la troisième édition de son baromètre bas carbone dans l’immobilier, avec le soutien d’Altarea, Bouygues Immobilier, Groupe Duval & Wicona. Fruit de la consultation de près d’une cinquantaine de grands investisseurs institutionnels et internationaux, ce baromètre détaille et analyse les stratégies de décarbonation des principaux acteurs immobiliers de la place.