Le bâtiment, le secteur à la plus forte empreinte carbone

A l’échelle de l’empreinte carbone de la France, le logement est le premier secteur en terme d’émissions de gaz à effet de serre avec 27% des émissions. Si l’on considère également le secteur tertiaire, on voit bien que l’ensemble du secteur du bâtiment est le champion des émissions.

 

Les émissions de carbone d’un bâtiment ont lieu sur les 3 phases du cycle de vie du bâtiment : Construction – Exploitation – Fin de vie.

La phase de construction couvre les émissions induites par le processus de fabrication des matériaux (extraction des matières premières et transformation), par leur transport et leur stockage. La livraison, la mise en œuvre du chantier, le traitement des déchets ou le recyclage en fin de vie font aussi parti de cette phase. Le tout de ces émissions est appelée énergie grise.

Dans leur comptabilité carbone globale, les entreprises ont jusqu’à maintenant axé leurs efforts sur l’énergie couverte par les scopes 1 et 2. Etendre le périmètre d’action au scope 3 est nécessaire pour tenir compte de l’énergie grise.

Réduire les émissions sur tout le cycle de vie du bâtiment

Le carbone impose un changement important d’approche dans le secteur de l’immobilier et de la construction.

En effet, les réglementations thermiques successives ont permis d’améliorer considérablement l’efficacité énergétique du bâtiment ; l’objectif poursuivi étant de rechercher la consommation énergétique la plus basse, fixée à 50 KWh/m² (RT 2012). En revanche, de nombreux immeubles vertueux sur le plan des consommations, voire à énergie positive, ont une empreinte carbone déplorable, tant on a ajouté de matériaux émissifs, non recyclables, pour les construire et les isoler ou parce qu’ils recourent à des énergies très carbonées.

La construction représente 60% de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf.

Les leviers pour agir en Construction :

  • Conception optimisée
  • Matériaux bas carbone : biosourcés, béton bas carbone, métaux recyclés…
  • Mixité des matériaux
  • Economie intelligente de matériaux
  • Réduire les déchets
  • Démarche HQE
  • Réhabiliter des déchets de chantier, de construction et de démolition
  • Conserver au maximum l’existant
  • Eviter la dépose prématurée
  • Valoriser les matériaux ôtés…

 

Les leviers pour agir en Exploitation :

  • Réduire les besoins
  • Efficacité énergétique
  • Produire des énergies renouvelables, de récupération
  • Energie bas carbone (biomasse, géothermie, électricité bas carbone…)
  • Mutualisation…

Stockage carbone

Le stockage du carbone sur un temps long et/ou indéfini, est  une réponse efficace à la lutte contre le changement climatique.

Le bâtiment a comme caractéristique d’être parmi les productions humaines à la fois la plus répandue et une des plus durables. Il peut donc contribuer à stocker du carbone par l’utilisation de quantités conséquentes de matériaux biosourcés sur des temps longs et devenir un puits de carbone  sous réserve que la forêt dont il est issu fasse l’objet d’une gestion durable.

Cette démarche vertueuse est encouragée par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte – LTECV (août 2015), en ligne avec les recommandations du GIEC et approuvée par l’Ademe. Avec la loi Elan publiée en octobre 2018,  le stockage carbone devient une composante reconnue de l’empreinte carbone des matériaux.

Innovation climat

Parmi les évolutions importantes, l’économie circulaire est un vecteur clef de réduction des déchets et du gaspillage.

Utiliser des matériaux, produits ou équipements recyclés dans les intrants constitutifs aux produits de construction ou équipements, concevoir pour éviter de détruire prématurément, concevoir réversible, recycler en fin de vie, partager les usages… doivent changer les pratiques.