La bioéconomie se définit comme la production, la mobilisation et la transformation des ressources naturelles issues de la photosynthèse. Ses filières permettent de substituer sobrement l’utilisation de ressources et d’énergies épuisables d’origine fossile par des ressources renouvelables issues de l’agriculture, de la sylviculture et des sous-produits organiques grâce à de multiples applications innovantes, notamment dans l’immobilier.
Claude Roy, fondateur du Club des Bioéconomistes
En France, la bioéconomie génère 300 Mds € de chiffre d’affaires et 1,9 millions d’emplois, essentiellement territoriaux. À côté des filières alimentaires, la filière forêt-bois traditionnelle y concoure pour 53 Mds € de chiffre d’affaires et 440 000 emplois directs. Enfin, de nouvelles filières de la bioéconomie se sont développées depuis 30 ans : les néo-matériaux, la chimie du végétal, les biocarburants, les biocombustibles et les biofertilisants. Ces nouvelles productions renouvelables ont créé 100 000 emplois directs nets en 3 décennies soit, annuellement, 5000 emplois supplémentaires. Et autant d’emplois nouveaux sont encore attendus d’ici le milieu du siècle.
Une source sans égal d’absorption et de stockage du CO2 atmosphérique
Toutes ces « filières vertes », renouvelables, sobres, innovantes et créatrices d’emplois répondent durablement à nos besoins, notamment dans la construction. Elles contribuent aussi, dans le même temps, à amortir les défis énergétiques et climatiques car la bioéconomie est d’abord une source sans égal d’absorption et de stockage du CO2 atmosphérique via la photosynthèse (on parle de « pompe à carbone »).
Souvenons-nous qu’à la fin du XIXe siècle, la biomasse fournissait plus de 30 % des besoins mondiaux en matières premières. Aujourd’hui, avec 7 à 10% du marché en France, le secteur de la construction avance régulièrement, porté par la RE2020 qui lui reconnait sa performance énergétique et bas-carbone …
La construction, un levier majeur pour la filière
L’utilisation du bois-fibres offre, pour la construction, de multiples bénéfices durables, notamment en termes de bilan énergie – carbone. (Ex. 1 tonne de bois stocke environ 1 tonne de CO2), et peut restituer, in fine, par combustion, une énergie nette renouvelable équivalente à deux barils de pétrole… La fabrication d’une structure en bois requiert d’ailleurs, à fonctionnalité équivalente, neuf fois moins d’énergie (dite énergie grise) que le béton, et dix-sept fois moins d’énergie que l’acier.
La construction est considérée comme le levier de l’ensemble de la filière qui a désormais une place stratégique dans La Planification écologique, pour l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, qu’il s’agisse de produire des énergies renouvelables pour d’autres secteurs ou de l’indispensable puits de carbone forestier pour neutraliser les émissions globales résiduelles.
Des priorités stratégiques
Mais la maîtrise de la dérive climatique ne peut faire appel en réalité qu’à trois grandes solutions stratégiques : la sobriété des systèmes, l’économie du renouvelable et le stockage de carbone ! Comme le rappelle l’étude de Carbone 4 pour la filière française, en proposant des voies soutenables.
Parmi les priorités qui sont désormais incontournables, l’accent devra être mis sur la valorisation des « externalités socio-économiques » positives de la bioéconomie (carbone, emploi, balance commerciale…), ainsi que sur le développement de l’éducation et de l’information.
Tel est le sens des principaux engagements que soutient le CLUB des Bioéconomistes depuis 2012, et ceci tout particulièrement en ce qui concerne les cartes maîtresses de la bioconstruction !
Je me réjouis que la bioconstruction avance, comme le montre le succès du bois dans la construction des JO de Paris. Désormais le promoteur d’un chantier de construction « bas-carbone » utilisant du bois-fibres peut avantageusement mettre en avant ces performances durables et en tirer parti !
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À propos du Club des Bioéconomistes
Le Club des Bioéconomistes réunit des entreprises, des experts et des organismes privés et publics ouverts à l’économie biosourcée.
Son objectif est d’éduquer, d’informer et de prendre position sur les grands enjeux du siècle et sur la nécessité d’une agriculture et d’une sylviculture efficaces, garantissant la diversité et la compétitivité des productions face aux besoins alimentaires et non alimentaires de dix milliards de « terriens » devant aborder un « monde fini » au milieu du siècle.
Le Club des Bioéconomistes a l’ambition de familiariser nos sociétés avec un futur plus exigeant où la démographie, le climat et la disponibilité des ressources de base (eau, aliments, énergies…) nous imposeront de nouvelles limites. http://leclubdesbioeconomistes.com